1 230 m d’altitude est le point maximal du Bugarach…
Heureusement je ne le savais pas quand j’ai décidé de faire la montée. J’adore marcher dans la nature et je peux le faire pendant des heures, mais je ne suis pas une randonneuse chevronnée comme on dit et surtout pas une chèvre de montagnes 😀
Cependant, il s’agit d’un lieu qui m’attire depuis l’année dernière. Alors, je ne me suis pas posé trop de questions avant d’y monter.
Nous avons choisi le départ « le plus facile » : 600 m de dénivelé et environ 4h de marche (aller/retour). Ces indications ne m’ont pas fait peur… l’ignorance est audacieuse ou insolante !
C’est au bout d’une heure de montée que j’ai commencé à avoir des doutes. J’avais l’impression que mes cuisses me lâchaient. Je l’ai formulé à voix haute et mon compagnon m’a dit « tu vas y arriver ». C’est là que la balade est devenu une espèce de pratique spirituelle.
J’essayais de me concentrer sur chaque pas et de ne pas regarder ce qui restait à faire. Au moment où nous avons passé le plus dur pour moi, les parties où ça grimpait fort, et qu’il ne restait pas grand chose pour arriver au pique, j’ai fait l’erreur de regarder vers le haut. Une voix m’a dit « ce n’est pas possible ! ». J’ai dit à mon compagnon « je n’y arriverai pas. Vas y toi, je t’attends ici ». Je prenais ma décision selon ce qui restait au lieu de voir tout ce que j’avais déjà fait, et en plus je me projetais dans le futur. Mauvaise stratégie.
Heureusement j’avais un sacré pom-pom boy cosmique à mes côtés pour m’aider à changer ma perspective ! Je me suis ouverte à sa perspective et j’ai repris la marche.
Les larmes ont commencé à couler… je pleurais. Je pleurais avec beaucoup d’émotion d’une manière complètement irrationnelle. Il n’y avait pas de pensées. Je pleurais de me voir me dépasser. De dépasser cette image que mon Ego me projetait de la femme fragile avec ses fines guiboles pas assez solides pour monter.
Et là une nouvelle énergie est venue à moi et je suis arrivée en haut, avant mon compagnon, fraîche, pleine de joie et de reconnaissance pour la vie, pour mon compagnon, pour mon courage et ma persévérance.
C’est beaucoup trop souvent que dans la vie nous avons envie de nous arrêter juste avant de pouvoir récolter les fruits de nos efforts parce que nous sommes à bout et perdons perspective. Nous nous focalisons sur ce qui reste à faire, tout ce travail encore à faire, cette grosse montagne, et nous oublions de regarder plutôt le chemin déjà parcouru. Nous oublions que le plus important c’est de vivre pas à pas, instant après instant en rester sur le chemin… le reste, la vie s’en charge.
Nous ne pouvons pas contrôler les obstacles ni leurs difficultés, nous ne pouvons que nous concentrer sur notre état intérieur car il détermine le résultat extérieur. Prendre de la hauteur et revenir à notre sphère d’influence est notre pouvoir magique en toute circonstance.
Êtes-vous conscient de votre sphère d’influence ?